Le 11 avril dernier, j’ai assisté à un moment fort de la filière bâtiment et aménagement : le colloque « Partageons la construction », organisé à Villeurbanne. Une matinée de travail collective, sincère et lucide, où les professionnels ont posé des mots clairs sur les tensions du secteur, mais aussi sur ses formidables leviers de transformation.
Coopérer pour mieux construire
Ce qui ressort avec force, c’est que l’on ne peut plus construire chacun de son côté. Sur les territoires denses, parfois déjà habités, l’urgence est à la coopération : entre maîtres d’ouvrage (aménageurs et promoteurs), entreprises, coordonnateurs, logisticiens, mais aussi avec les habitants. Coopérer, c’est anticiper, c’est poser les bases d’un langage commun, c’est définir ensemble les règles du jeu pour fluidifier chaque phase du projet. Lorsqu’on s’y prend en amont, on évite les blocages, on limite les dérives, on partage la valeur. On fait mieux, pour tous.
Sécurité au travail : un pilier de la performance
La sécurité sur les chantiers ne devrait jamais être un sujet secondaire. Elle est un préalable à tout, et pourtant encore trop souvent reléguée. Ce qui a été rappelé avec force, c’est qu’un chantier bien préparé, coordonné et expliqué est un chantier où chacun peut travailler sereinement. C’est aussi un chantier plus rapide, plus efficace, où les compétences des uns nourrissent celles des autres. La santé et la sécurité ne sont pas des contraintes : elles sont le socle de la performance durable.
Urbanisme, santé et territoire
Construire, aujourd’hui, c’est aussi penser la ville dans toutes ses dimensions : sociale, écologique, humaine. C’est se demander comment le chantier s’insère dans la vie du quartier, comment il impacte le quotidien, comment il peut même être vecteur de lien. L’urbanisme peut et doit être favorable à la santé. Cela passe par une concertation sincère, par la transparence sur les impacts du chantier, par le respect des espaces de nature vides et fertiles. Et cela suppose aussi de tendre vers des pratiques plus vertueuses : réemploi, matériaux bio et géo-sourcés, logistique douce, préfabrication hors site.
Partager la valeur, sans renoncer à la qualité
La question de fond est celle-ci : comment réussir des opérations ambitieuses sans sacrifier la qualité de vie au travail, ni les exigences environnementales ? Le secteur de la construction reste l’un des moins industrialisés, et pourtant, il repose sur des hommes et des femmes de terrain, sur leur savoir-faire, leur expérience, leur engagement. Pour avancer, il faut redonner de la valeur à ce collectif, penser les chantiers comme des écosystèmes, où la responsabilité est partagée, et les réussites aussi.