Le village Alzheimer de Hogeweyk : quand le soin passe par le cadre de vie

Le village Alzheimer Hogeweyk aux Pays-Bas – Exemple d’architecture domiciliaire et inclusive

Le village Alzheimer de Hogeweyk : quand le soin passe par le cadre de vie

J’ai eu la chance d’assister à un « Café d’Inspiration » proposé par Athom et animé par Fany Cerese, autour du village Alzheimer de Hogeweyk aux Pays-Bas. Un projet profondément humain, pensé pour répondre à la réalité des personnes accueillies, et encore en avance sur son temps, plus de 15 ans après sa création.

Changer de paradigme : du modèle médical au modèle social


À l’origine, il s’agissait simplement de reconstruire un bâtiment pour personnes âgées atteintes de troubles du comportement. Un projet classique, dans un contexte de pénurie de soignants, comme celui que nous connaissons aujourd’hui en France. Mais très vite, une évidence s’est imposée : les résidents n’étaient pas heureux, souvent agressifs, cherchant à s’échapper d’un lieu qu’ils ne comprenaient pas.

Une réflexion collective est alors lancée. Le diagnostic est clair : les personnes veulent vivre comme chez elles. Elles ont besoin d’une vie de tous les jours, avec ses repères, ses habitudes, ses liens sociaux.

Une réponse architecturale à un besoin humain


Ainsi est né le village de Hogeweyk, un ensemble de maisons reliées par des jardins, regroupant les résidents par affinités de mode de vie et non par pathologie. Chacune des maisons accueille 6 à 7 personnes, avec son propre rythme, sa propre décoration, ses habitudes culturelles.

L’objectif est simple : recréer des foyers de vie, chaleureux et rassurants. Les repas sont préparés ensemble, on circule librement à l’extérieur, et les soignants interviennent avec discrétion, comme dans une maison. Ce cadre favorise une approche domiciliaire, centrée sur le respect de l’individu, la stimulation cognitive, le sentiment d’utilité et de liberté.

Des impacts concrets sur la qualité de vie


Les résultats sont là : l’espérance de vie dans ce village est passée de 2 ans à 3,5 ans. Les résidents sont moins médicalisés, plus apaisés. Les soignants retrouvent du sens dans leur mission.

Et en prime, l’organisation spatiale (pas de longs couloirs, mutualisation des espaces extérieurs) permet aussi des économies significatives sur la construction et le fonctionnement.

Conclusion


Ce projet nous rappelle une chose essentielle : il faut du temps pour bien concevoir. Prendre le temps d’écouter, de comprendre les attentes, pour bâtir des lieux qui favorisent le lien, la dignité et le soin … mais avec discrétion.

Le village Alzheimer de Hogeweyk : quand le soin passe par le cadre de vie