Le mot foyer garde encore aujourd’hui une image contrastée. Pour beaucoup, il renvoie aux établissements d’hier, fermés et impersonnels, où l’on regroupait les personnes fragiles loin du reste de la société. Pourtant, le foyer demeure une réponse précieuse. La question n’est pas de l’abandonner, mais de le transformer en profondeur, pour en faire un lieu de vie digne, choisi et inclusif.
Un héritage historique
Longtemps, les foyers ont représenté la seule alternative pour les personnes en situation de handicap ne pouvant pas vivre seules. Les logements ordinaires étaient inaccessibles, les services d’aide inexistants, et les familles souvent dans l’impossibilité d’accompagner durablement leurs proches.
Ces structures ont joué un rôle essentiel : apporter un toit, des soins, une sécurité. Mais elles se sont construites sur une logique de regroupement, parfois au détriment de l’individualité.
Le besoin demeure, mais autrement
Aujourd’hui encore, certains parcours de vie exigent un accompagnement collectif.
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Des personnes nécessitant une présence médicale permanente.
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Des familles qui ne peuvent plus assurer seules le quotidien.
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Des résidents qui trouvent dans le collectif un cadre sécurisant et des repères stables.
Le foyer conserve donc toute sa légitimité. Mais il doit s’adapter aux nouvelles attentes de société.
Un changement de regard nécessaire
Ce qui est critiqué n’est pas l’existence des foyers, mais leur organisation héritée du passé : bâtiments vieillissants, implantation à l’écart, fonctionnement collectif uniforme.
Face à ces limites, une nouvelle approche s’impose : penser le foyer comme un domicile, un lieu de vie à part entière, et non comme une simple structure d’accueil.
Les nouvelles façons d’habiter et d’accompagner
La transformation des foyers s’appuie aujourd’hui sur plusieurs évolutions :
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La logique domiciliaire : les résidents doivent pouvoir se sentir “chez eux”. Cela passe par des espaces privatifs confortables, personnalisables, et des parties communes conviviales.
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La diversification des formes d’habitat : petits collectifs à taille humaine, habitats partagés, colocations, ou encore appartements satellites reliés à un établissement central.
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Une ouverture sur la ville : intégration dans les quartiers, espaces accessibles aux riverains, partenariats avec des associations locales.
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De nouvelles pratiques professionnelles : les équipes ne se limitent plus à soigner ou encadrer, elles accompagnent des projets de vie, favorisent l’autonomie et la participation des résidents.
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Des lieux chaleureux et sobres : architecture favorisant la lumière, les espaces verts, les circulations simples, avec une attention particulière au confort quotidien.
Réinventer le foyer
Réinventer le foyer, c’est dépasser la logique du regroupement pour proposer des environnements adaptés aux fragilités mais porteurs d’inclusion. C’est transformer un lieu d’accueil en un véritable chez-soi, où la sécurité et l’accompagnement coexistent avec l’autonomie, les choix individuels et le lien avec le territoire.
Contribuer à ce changement de regard, c’est bâtir des espaces où chacun peut trouver sa place, malgré la dépendance ou le handicap.
Réinventer le foyer : d’un lieu de regroupement à un lieu de vie inclusif
